La musique, une thérapie.
De plus en plus d'enseignants et de thérapeutes utilisent J-Play pour intégrer la musique dans leurs programmes. En transmettant la pratique musicale, ils.elles aident leurs patient.e.s ou étudiant.e.s à trouver un moyen d'exprimer leur créativité, d'entrer en contact avec les autres et de gagner en confiance.
Pauline Ricard, fraîchement diplômée d’un DU de Musicothérapie à la faculté de médecine de Nantes, a réalisé son mémoire sur les nouvelles technologies musicales et leur apport en tant qu'outil musicothérapeutique auprès des malades Alzheimer.
Ayant emprunté le J-Play auprès de la bibliothèque de Bordeaux Mériadeck, elle a exploité la polyvalence de l’instrument pour mener des sessions de groupe auprès d’un public âgé dans le centre Alzheimer où elle a mené son stage.
En se lançant son objectif est clair : explorer la création musicale avec le J-Play pour encourager la communication et l'interaction entre les participants. En invitant ses patients à explorer les sensations tactiles tout en créant des sons, en travaillant sur le déclenchement des émotions et en les aidant à les verbaliser, Pauline constate que le J-Play leur permet de renforcer la correspondance entre l'image mentale d'un instrument et la production de son.
Son mémoire, dont nous avons retenu quelques extraits pour vous, reprend de manière détaillée son expérience et le ressenti de ses patients.
___ SA SÉANCE
En commençant sa séance, les patients de Pauline sont vite intrigués par l’esthétisme du J-Play:« C’est marrant, c’est doux », « ça fait pareil ? » tout en montrant du doigt les instruments acoustiques. Celle-ci est d’ailleurs fascinée par leur faculté d’assimilation face à une technologie dont ils ne sont pas coutumiers, certains d’entre eux ne faisant même plus le lien avec leurs propres objets et leur destination, voire leur propre reflet dans le miroir.
Après les avoir laissés explorer visuellement et leur avoir expliqué en quoi le J-Play permet de créer de la musique de manière ludique et interactive, Pauline choisit « Teardrop » de Massive Attack parmi la liste des morceaux contenus dans la bibliothèque de l’app et lance la création avec chacun:
J’encourage chaque participant à toucher et à explorer les zones sensibles de J-Play. Je laisse à un volume très très bas la playlist jouer. Je les guide et reteste avec eux tous les pads et sonorités.
Je leur propose un jeu : M.P joue des mélodies douces et choisit le thème de sonorités de piano acoustique, et j’enregistre le thème sur l’iPad. Mme C choisit d’explorer le Guitar Pad et ses sonorités électriques. D’habitude très réfractaire aux sons puissants, je pense à tort qu’elle va se diriger vers le piano également mais son choix est tout autre. Elle me dit adorer la sensation des lignes en caoutchouc jaunes représentant les cordes de guitare. Elle semble récupérer de son énergie pulsionnelle pour investir ce nouvel objet. Je lui propose de faire quelques essais sans puis avec l’enregistrement de M.P. Puis j’ajoute son improvisation à l’enregistrement.
M.D et Mme Ba explorent les rythmes, l’un avec les sonorités de batterie acoustique et l’autre avec les sons de congas avec le Drum Pad. M.B et Mme M créent des sons harmoniques grâce au Key Pad contenant des touches préconfigurées pour jouer une gamme fixe. Je m'assure juste que chaque contribution musicale est valorisée et intégrée dans l'ensemble. Je leur fais ensuite écouter l’enregistrement de leur création commune. Mme C trouve cela « super » mais je leur propose d’échanger sur leur expérience de groupe. M.P avec moins de stéréotypies verbales que d’habitude arrive à faire une phrase claire : « on s’en sort pas mal ».
___ SA RÉFLEXION
“Cette séance de musicothérapie met en évidence comment l'utilisation de l'outil J-Play peut faciliter l'engagement et l'interaction entre les résidents, tout en offrant un espace d'expression et de communication au sein du groupe. M.P a exprimé sa joie de produire un son connu pour lui (le piano) par ses propres moyens. Il semble que ce sentiment de plaisir, et la verbalisation de ressentis soient renforcés par le fait d’avoir contourné la mise en échec qui aurait pu se produire si je lui avais présenté un clavier standard ou un piano (il y en a un dans le grand salon où il est tout le temps et il n’a jamais essayé d’en jouer).”
L'expérience tactile et auditive a engagé leurs sens de manière active, aidant à maintenir leur attention et à renforcer la concentration cognitive. Je constate aussi que bien qu’offrant un panel large de gammes sonores, les résidents ont parfois choisi les sonorités acoustiques des instruments digitaux et cette exploration créative s’est orientée vers la création de sons peu complexes.
Les nouvelles technologies offrent la possibilité de créer des liens intéressants entre les images mentales des instruments acoustiques traditionnels et la possibilité de produire le son de ces instruments. Voici quelques liens qui peuvent être établis dans les représentations mentales : Les différents Pads du J-Play peuvent reproduire fidèlement les sons d'instruments acoustiques traditionnels tels que le piano, la guitare ou la batterie. Cette similitude sonore peut donc rendre des instruments virtuels familiers et accessibles à ceux qui ont une expérience préalable avec les versions acoustiques.
Le J-Play offre une interaction tactile similaire à celle des instruments acoustiques. Les utilisateurs peuvent interagir physiquement avec l'interface tactile pour créer de la musique, ce qui peut renforcer les associations mentales avec les instruments traditionnels. Ceci se double d'une expérience visuelle intégrée, permettant aux résidents de voir des représentations graphiques des instruments et des notes. Cela peut aider à renforcer la correspondance entre l'image mentale d'un instrument et la production de son.
Si vous souhaitez vous aussi engager vos patients ou étudiants dans la pratique musicale grâce au J-Play, nous vous invitons à vous inscrire à notre programme dédié et à parcourir des idées de leçons ici.